Le plus bel arbre du monde (libre)

Cela faisait des jours qu'Unravel marchait sans but. Il avait fui son père, fui ses origines démoniaques. Mais chaque cheval qu'il rencontrait se sentait mal à l'aise en sa présence. Peut être était-ce dû au désespoir qu'il ressentait, à cette solitude sans fin. Ou alors était-ce du à sa carrure, à son crâne, ou à ses yeux.

Alors qu'il errait dans une grande forêt, un immense tronc attira son attention, parmi tous les autres. C'était le plus gros de cette forêt, sans nul doute. Le grand pégase s'approcha de cet arbre, et vit alors une petite jument, se frottant contre le séquoia. Ce dernier semblait apprécier, autant qu'un arbre puisse apprécier un câlin, sans doute ? Au fur et à mesure qu'il se rapprochait, cette jument devait de plus en plus ressentir sa tristesse, et de plus en plus distinctement, sa solitude.

"- Bonjour..." Marmonna le grand cheval, dans une énième tentative de créer un contact avec un autre cheval qu'un démon.

Unravel, s'il avait pu, aurait écarquillé les yeux de stupeur. Il resta comme ça, un instant, n'osant pas bouger, avant de reculer précipitamment, on ne peut plus étonné.

"- Mais qu'est ce qu'il t'a pris ?" Demanda-t-il

Jamais il n'aurait pensé qu'un cheval puisse avoir ce genre de réaction.

"- Tu devrais être plus prudente alors. Je pourrai être dangereux."

Une question vint cependant à l'esprit d'Unravel. Comment cette jument a pu survivre jusqu'à cet âge si elle agissait comme cela ? Son interrogation le laissait perplexe, et curieux.

"- Comment as tu bien pu vivre aussi longtemps si tu t'approches des chevaux inconnus comme ça ?" Demanda-t-il timidement.

"- Alors dans ce cas... Cela restera un des plus grands mystères de cette époque."

Hennit le grand étalon pie avec une note amusée dans la voix.

"- Je me nomme Unravel. Je suis un pégase, comme tu peux le voir." Se présenta-t-il sommairement, son bonheur de trouver une personne ne le fuyant pas étant contagieux.

Sauf qu'Unravel est tout le contraire de son père sur ce point, ne voulant pas faire de mal à un cheval, même en le manipulant.

"- Splendide. On peut tout voir de là-haut, et on voit jusqu'à très loin." Répondit-il avec allégresse.

"- Tu as un pouvoir, hormis celui de faire des câlins aux arbres ?"

"- D'où le fait que tu te retrouves à câliner un bout de bois. Tu espères trouver l'inspiration pour ton pouvoir ?"

La taquina Unravel, avec un petit rire nerveux. Il n'avait pas l'habitude de parler aussi longtemps à quelqu'un. Même avec son père, les conversations n'étaient pas aussi constructives. Enfin, si on peut appeler la conversation qu'il avait avec cette ponette constructive. A la question de la jument, sa nervosité s'intensifia, se faisant ressentir.

"- Disons, que je peux influencer les émotions des autres chevaux."

"- Oui, tu es actuellement impactée, tu es tout le temps impactée, je ne peux pas le maîtriser."

Expliqua-t-il, en baissant un peu la tête, désolé de voir qu'elle reculait.

"- Ça marche aussi avec la colère, la peur, la joie, tout ça quoi."