Rancune... (libre)

(Ill qui est maintenant à nouveau un cadavre ambulant)

*Rancune, rancune, quand je me vois je me déteste. La honte me voile de tristesse et de haine, portant la faute à tout ceux que je souhaite faire souffrir.*
Le regard noir et tuer, triste et désespéré, Ill regardait le moindre détail de son visage délabrés. Peau pourrie, moisie et réduite en lambeau. Muscles noircis, et dégradé par ses mouvements. Il n'avait plus que ça sur lui à présent. Et encore une fois, un coeur gros, et près à exploser de chagrin et de colère. Pourquoi lui et pas Death par exemple ? Mais bien sûr ! Parce que lui, c'était normal. Parce qui lui, Death, c'est un démon. Alors qu'il est mille fois pire que son âme. Mais peut-être avec pas autant de mépris envers les Dieux souverains de ce monde. Ce fait, cette révélation, était comme une boule coincée dans sa gorge.
Sa malédiction est-elle une connerie de leur part ? La sentence était à revoir. En effet, cela agissait comme un cercle vicieux.

Mâchoire serrée, il cassa durement la glace avec son sabot fourchu, et ronfla des naseaux (du moins ce qu'il en reste) exaspéré. Puis s'en fit faire demi-tour, commençant à rebrousser chemin.

Je marchais d'un pas las. J'étais plongé dans mes pensées, et je ne voyais pas où j'étais. Ces derniers temps, il m'arrivait des trucs bizarres. Je devenais de plus en plus sanguinaire, de plus en plus violente. Et je ne savais pas pourquoi. Une odeur me fit sortir de mes pensées. Qui avait laissé un animal se décomposé ? Je remarqua d'un coup le paysage qui m'entourait. Le sol était gris, et parsemé de trous gigantesque. À mesure que j'avançais, l'odeur de pourrit devenait de plus en plus insupportable. Malgré tout, je continua à avancer. Il n'y avait que des chevaux sur cette île, alors, pourquoi aurai-je peur ? D'un vulgaire petit poney carnivore ? Beuh ! Et soudain, je vis un cheval. Bon, jusqu'à la, rien d'anormal. Sauf que ce cheval était debout. Et se décomposait ! J'ouvris des yeux tout ronds.

"-Vous êtes.... vivant ?" demandai-je au monstre

Ill écarquilla ses gros yeux bleu fort surpris de la présence. Le fait d'avoir retrouvé sa vue il y a quelques années, lui a fait perdre l'habitude de bien entendre. Il eu un de ses sourire ironique et mesquin. Il tourna la tête d'un air désabusé et railla :

-oui et nan... en fait je suis un zombie !

Il se foutait bien de sa gueule x') et ça le faisait rire pour la première fois de sa vie. ça faisait longtemps qu'il n'avait pas entendu cette question.

Je tomba de haut. Un zombi ? ça existe ce machin ? nan, ça doit être un cheval qui a fait un illusion, c'est pas possible. Je fronça le museau à cause de l'odeur assez... originale.

"- Un zombi ? Bien sur. C'est sensé ne pas exister. raillai-je"

- ahahah ! xD et donc, tu pense que la décomposition sur un corps vivant n'existe pas ?

Lança Ill qui rigolait bien d'elle. *Qu'elle naïveté, elle n'est rien face à moi, et c'est à peine si elle ne sait pas que les méchants existent !* pensa-t-il en la toisant de ses yeux bleus azur. Il n'y avait que ça de beau chez lui maintenant.

"- Oui, je pensais."

Il me regarda avec des yeux azurs, contrastant avec la laideur de ce cadavre. Ils étaient si bleu... on se perdait dedans.

"- Je m'appelle Dark Moon et toi ?"

c'était bizarre de ma part de me présenter en premier, mais bon. Pour une fois, ça ira.

Ill prit une grande inspiration. Donner son nom lui était toujours amer.

- Ill... malgré moi.

Répondit la licorne cadavérique. un léger courant d'air vint faire envoler quelques poil. Il commençait vraiment à pourrir... Sa robe avait prit une tournure bien étrange : elle c'était noircie au lieu de griser. Sa corne était toujours indemne. Elle seule tiendra jusqu'à la fin des temps, et bientôt ses yeux commenceront à pourrir eux aussi. La seule chose qu'il aimait en lui.
Ill la regarda, inerte. Mais au fond de lui hurlait un profond regret. Plus jamais on aura de l’attirance pour son être et son âme continuera à se noircir.

"- Pourquoi malgré toi ? C'est un nom. Il faut toujours aimer son nom."

Je respira un bon coup, car je faisais de l'apné depuis tout à l'heure.

"- Tu es plutôt plus sympa que les autres démons, je trouve."

- quand on me l'a donné j'avais assez de cervelle et de mémoire former pour retenir que j'étais destiné à pourrir la vie des autres ainsi que la mienne.

Répondit Ill d'un air grave. Il redressa la tête et regarda le ciel avec haine. Il n'aimait plus rien et pas même sa famille. Ses oreilles se couchèrent tandis que le vent continuait à l'épouiller de ses poils. Ses crins virevoltaient et certains se détachèrent. Il se mit à marcher, ne prenant compte de rien en ce décor gris et lugubre des terre lunaire. Pour lui, tout était déjà gris et noir. La couleur n'existait plus aux yeux de son âme.

"- Mais si tu t'en souviens, ça veut dire que tu as encore une cervelle."

Il se mit à marcher. Je ne sais pas pourquoi mais je le suivis.

- Le passé et lourd et ma mémoire le devient tout autant avec l'âge. Il y a bien longtemps que je suis né, j'ai plus d'un siècle en mémoire alors que je suis censé être mortel.

Expliqua Ill d'un sérieux assez effrayant. Son regard trahissait le dégoût. Il ne la regardait même pas. Maintenant il ne trouvait plus rien de beau et ne semblait pas avoir d'idée sur ce qui pourrait le satisfaire. Un de ses sabots tapa contre une caillasse et une partie de sa corne s'en détacha.

"- Il faut que tu arrive à aimer la vie ! Profite du temps que tu es... heu... entier. ^^' Et puis, déstresse ! Tu es immortel puisque tu as vécu plusieurs siècles. Et qui sait, peut être que tu redeviendras comme avant s'il ne te reste plus aucun morceaux."

Ill rigola. ça lui parait tellement... tellement improbable ! Il esquissa un fin sourire qui craquela la peau de ses lèvres qui se mirent à saigner. D'ailleurs il commençait à saigner du nez.

- Que nenni ! Ils sont bien trop cruels pour me réduire complètement en miette ! Je le sais : mon corps deviendra squelettique et quelque chose viendra ralentir le processus au fil du temps, et j'aurais toujours l'âme et la mémoire accroché à mon corps. Je deviendrais un jour un squelette puis un crâne muni de ma corne, et je devrais prier et croire en la chance pour qu'on me traîne en dehors de la poussière. Je suis destiné à rester en vie tout en regardant mon corps dépérir. Je l'ai compris il y a bien longtemps, et mon ancien "nouveau moi" n'était qu'un chantage pour ralentir cela et échapper à l'ennui.

"- Au moins, la guérisseuse pourra revoir les os avec toi !" dis-je en rigolant

Je le regarda de nouveau. Il commençait à saigner du nez et des lèvres, et des poils s'en allés à chaque petit brin d'air. Tout chez lui était triste, sauf ses yeux. Si bleu, si beaux. Rien que pour voir ces yeux tout les jours, je serais capable de le suivre. Partout où il va. Je revins brutalement à la réalité.

* Que fera t-il d'un pot de colle comme moi ? Et puis, il est sensé être dangereux. Même s'il est gentil pour l'instant. *

Ill marchait toujours. Il broyait du noir et mis au moins un quart d'heure à se rendre compte qu'elle le suivait toujours. Il s'arrêta et tourna la tête pour la regarder.

- Tu compte me suivre encore longtemps comme ça ?

Demanda la licorne maudite un peu agacée.

Je répondis sincèrement.

"- Oui."

Ill haussa la tête fort surpris.

- tu risque de t'ennuyer.

Mentis Ill qui ne voulait pas qu'on le suive.

"- Pas grave." répondis-je du ton le plus naturel au monde.

Ill haussa une paupière, affichant pas le moindre sourire.

- vraiment ? c'est l'un des pires trucs tu sais.

Je rétorqua en haussant les épaules :

"- Rien ne peut être pire que ce que j'ai vécus. Bon, on va où ?"

- alors déjà, si tu me pose trop de question, je ne te ferais pas de quartier !

grogna Ill en couchant les oreilles.

- Apprend à poser les questions les plus nécessaire à ta survie. Avec moi, tu peux facilement mourir, alors tâche d'avoir du mérite.

"- Je serai muette comme une carpe !"

Pourquoi voulais-je rester avec lui ? Ses beaux yeux n'étaient qu'un prétexte minable pour que mon propre cerveau ne se rende pas compte que... non, ce n'était pas possible. c'est l'un des chevaux les plus dangereux de l'île, j'avais entendu des rumeurs sur lui. Je ne peut pas tomber... c'est impossible. Je secoua ma tête et repris ma marche silencieuse.

*j'attend voir le record du monde du silence*
Pensa-t-il avec ironie. Il savait pertinement que les jument étaient de vraie piplettes. Il se remis en marche et ronfla des naseaux. Pour l'instant il s'en foutait d'elle. *ça me tente bien de lui jouer une tour à celle là...* Il commença à descendre la pente de l'ancien volcan, d'une façon aisé et rapide, faisant d'ailleurs pas mal de poussière. Il allait vers les bois. Ses poils continuait à tomber en même temps que quelques gouttelettes de sang qui venait se son nez.