Cataclysmystique ? (lieu : le cratère)

Une énergie envahissant tous ses sens, l’empêchant même de respirer.
Chaleur.
Chaleur insoutenable.
Un sentiment de ne pas être à sa place.
Des fourmis derrière les yeux, laissant des trainés de couleurs dans le noir.
Le goût putride de la cendre sous la langue.
Les poumons incapables de se distendre.

Cœur Vaillant tente une nouvelle fois d’ouvrir les yeux.
Avant de les refermer aussi tôt, la tête s’écroulant lourdement contre le sol, cuisant presque immédiatement sa joue.
Relevant immédiatement la tête, Vaillant dodeline pour se retrouver debout, incertain de sa position entre le sol et la terre, mais aussi dans l’univers. L’étalon ouvre la bouche pour tenter d’aspirer l’oxygène nécessaire à sa survie, mais ne parvient qu’à avoir l’impression d’avaler un nuage d'œuf calciné. Crachant ses poumons et pleurant sans larme, le cerveau tournant à toute allure pour tenter de faire sens d’un trop plein d'informations.
Les muscles tendus, il tente une nouvelle fois d’ouvrir les yeux, enfin, juste un œil et l’encolure courbée dans un angle incertain lui permet de protéger quelque peu sa vision du soleil.

Un volcan.
Cœur vaillant est dans un volcan.
Le peu d’air qu’il avait réussi à aspirer le quitte.
Il fait mine d’avaler sa salive, contractant comme il le peut sa langue décidément trop grande pour sa bouche.
Aussi loin que son oeil parvient à scanner, des variations de teintes de rouge et d’ocre, apportant de la couleur à un noir inquiétant.
Qu’est-ce que je fiche là ? se demande l’étalon, parvenant à ouvrir un second œil, bien qu’il plisse les paupières.

Derrière son mal de tête, il entre aperçoit des éclairs de feu, de crevasse dans le sol, de montagne s'effondrant et dans toute cette apocalypse, d’autres chevaux, fuyant désemparés. Il voit aussi une bulle de lumière, le coupant de tout : plus d’auras, plus de vision, plus de bruits, plus ... rien.
Un néant inquiétant.
Tout aussi inquiétant que la sensation de ne pas être dans le bon corps.
De ne pas être au bon endroit.

Ce ne sont que des bribes d’informations distordues qui lui viennent, rien de tangible, mais Cœur Vaillant a une certitude  :  il n’est pas au bon endroit.
Il ne sait pas quel est exactement le lieu où il se trouve, mais tout de même, ce n’est pas le bon.

Vaillant se force à arrêter de respirer quelques instants. Ses poumons en feu le remercient.
Plus doucement, se forçant à parvenir à un équilibre entre ingestion et expulsion, l’étalon trouve un rythme qui lui permet de respirer sans avoir envie de tousser à chaque bouffée d’air âpre.
Cela ne calme pas son envie de vomir ni son impression d’être dans un maelstrom, mais cela l’aide un peu.
Aide à quoi ? s’interroge l’étalon.

Il se sent faible. Physiquement et mentalement.
Il veut dormir et ce n’est qu’une étrange volonté en son cœur qui le force à rester debout.

Autour de lui, tout lui hurle de s’éloigner, de partir très loin, très vite.
C’est ce que compte faire Cœur Vaillant.

Dans quelques instants.

Une éternité plus tard. Ou n'était-ce qu’un instant ? Vaillant desserre avec grande peine sa mâchoire et joue des muscles de son visage. Il n’avait pas remarqué combien il était crispé.
Première étape, songe-t-il, aller à un endroit où il fait moins chaud.
Distinctement, Cœur Vaillant sait que son cerveau est embrouillé : par la chaleur insupportable de l’endroit, par un évènement qu’il ne sait même pas comment nommer, par des souvenirs qu’il n’arrive pas à obtenir, par un corps qui vacille et l’empêche de se projeter en lui pour réfléchir sur sa situation tout à fait.

Il cligne des yeux. Sa vision floue palpite ici et là, mais il ne distingue rien qui lui indique une directement à prendre.
Des bruits de crépitement visqueux attirent son attention. Mollement il tourne la tête vers le centre du cratère. Ce qui lui semblait être immobile ne semble pas l’être tout à fait. Cœur Vaillant n’a peut-être aucun souvenir de n’être jamais allé au centre d’un volcan, mais il sait une chose  :  si ça commence à remuer, c’est que le magma s’active. Cœur Vaillant n’est pas spécialement un couard, mais il n’a pas vraiment envie de finir dans un bain de lave en fusion.
Non, merci bien.

D’autres bruits, indistincts à son oreille lui font tourner la tête. Au loin, une masse noire se déplace. Quelque chose le caresse doucement de l’intérieur. Une sensation étrange ... qu’il n’arrive pas à décrire. C’est un sixième sens qu’il sait sien, mais qu’il n’arrive pas à appréhender. Après tout, ses sens sont sans dessus dessous, donc cela ne l’étonne pas vraiment. Il cligne des yeux plusieurs fois, cherchant à avoir au moins un sens en éveil et après quelques futiles instants, il finit par voir. Véritablement voir et pas simplement deviner.

Un peu plus loin, la masse noire s'est transformée en licorne noire. Luisante sous la chaleur, mais l’allure fière et légère que les chevaux carrossiers arborent, bien que les frisons semblent toujours plus élégants que nombre de leurs adelphes.
Un court instant, Cœur Vaillant se demande ce que la licorne fait là, avant qu’un éclair de lucidité lui fasse entamer un pas vers l’avant.
C’est un pas lourd et inélégant, mais ses grands sabots lui confèrent une justesse qui l’empêche de s’écrouler sous son propre poids.
Moult instinct lui siffle qu’il ne connaît pas l’inconnu-e, qu’il n’est pas dans un état de juger de la menace exacte (ou de la garantie d’unae allié-e), mais Vaillant est assez lucide pour savoir qu’il a besoin d’aide, ou au moins qu’on lui indique une direction vers un endroit moins chaud, moins dangereux pour son état physique (et sans doute mental).

Il avance un postérieur.
Un pas après l’autre.
C’est une allure gauche, mais il s’avance vers l’inconnu-e.
Iel semble l’avoir vu.
Alors que Cœur Vaillant décollent des lèvres gercées, un étranglement d’oisillon se fait entendre. Vaillant s’immobilise, tous ses muscles se crispent brutalement pour lui permettre de tousser. Ce n’était clairement pas une salutation convaincante et les yeux fermés pour lui permettre d’expulser ce qui lui semble être un œuf de son larynx, Cœur Vaillant se demande où est passée sa suavité qu’il est convaincu de posséder.
“ He- “ commence-t-il une fois sa quinte de toux passée, son attention est de nouveau portée sur l’inconnue. Sexe féminin, genre sans doute féminin aussi ? À discerner dans la conversation. “ Hey. “ reprend-t-il d’une voix un peu plus assurée et forte, afin de se faire entendre par-delà la distance qui les sépare. “ Est-ce que ce serait possible d’avoir un peu d’aide ? Je ne sais pas où je suis ni comment je suis arrivé ici et j’aurais besoin d’aller ... ailleurs. “ finit-il assez bêtement, parce qu’il ne sait pas exactement ce qu’il demande. Il ne sait clairement pas où il est, ne sait pas si un endroit moins chaud existe. Après tout, qu’est-ce qu’il lui dit qu’il n’est pas coincé sur une île volcanique ?
Pour le moment, il reste immobile à une distance qui lui semble respectable en attendant d’obtenir la confirmation qu’il n’est pas dangereux pour l’inconnue ou qu’elle ne lui est pas dangereuse.

Un sentiment de malaise se fait ressentir. Cœur met un long moment à discerner que cela ne vient pas de lui, mais que c’est ce qu’il perçoit avec son sixième sens. Une voix lointaine lui murmure dans son esprit qu’il s’agit de l’aura de la jument en face de lui.
Une perception des auras, hein ? demande une partie de son esprit qui n’était pas focalisé sur la situation et qu’il ignore donc.

En face de lui, la licorne frisonne semble s’être décidée à s’approcher de lui et pour ne pas l’effrayer, Vaillant se force à rester immobile. Pas qu’il puisse vraiment être un danger quelconque dans son état de confusion, mais c’est la réponse directe à la sensation de malaise de l’aura en face de lui  :  un immobilisme pour tenter de faire oublier qu’il est plus massif que l’inconnue. Qu’importe le fait que tout son corps soit fatigué et qu’une migraine semble s’être logée dans son crâne.
“Oui, je vais vous aider. " finis par répondre la licorne noire.
Immédiatement, un énorme sourire enfantin s’affiche sur le visage tiré de l’étalon alezan. Cela lui tire les zygomatiques et s’il se voyait il apercevrait un rictus plaisant plus qu’un sourire, mais c’est la déshydratation et une réaction directe à son étrange réveil de son organisme. Son cœur se gonfle d’espoir : la situation qui semblait bien précaire il y a encore quelques minutes semble tout de suite moins désespérer s’il a l’aide d’une licorne en pleine possession de ses moyens.
" Je ne sais pas plus, que vous où on est. Je ne pourrai pas vous répondre de quelle façon, vous êtes arrivé ici, mais moi je suis arrivée à pied, plus haut. J'ai, également, besoin d'aller ailleurs surtout en étant pas, une licorne de feu. " continue la licorne noire après avoir observé autour d’elle.
Cœur Vaillant observe également autour de lui, mais sa vision est remplie de tache de couleurs. Il est bien incapable de définir ce qu’il y a autour d’elleux, il n’a que de vagues notions de haut et de bas. Ses yeux sont de nouveau incapables de faire le point sur son environnement et l’empêchent de voir correctement. Pas que ses autres sens soient bien mieux : ses oreilles semblent ne capter que des bruits au travers d’une brume de cotons, il ne sent sur sa langue qu’un goût de cendre et ses naseaux n’arrivent qu’à lui faire parvenir une odeur d'œuf putride.
Il suppresse un sentiment de déception qu’elle ne sache pas comment il aurait pu arriver ici, mais à dire vrai, il s’y attendait. Vaillant ne peut pas demander au premier équidé qu’il rencontre d’être omniscient.

Vaillant sursaute quand l’inconnue vient l’aider à se stabiliser. Ce n’est qu’un léger soubresaut, il n’a pas l’énergie de faire plus quand bien même le mouvement est un automatisme non désiré. Intérieurement, tout son esprit chante les louanges de cette jument qui vient à son secours par les paroles, mais aussi par les gestes. Que cette gentillesse le touche au plus profond de son être.
" Eh bien, nous allons devoir aller vers le bas et non le haut. Car du haut, c'est là que j'arrive et sur les côtés, je doute qu'on peut aller ailleurs. Le meilleur chemin, selon moi est descendre de ce cratère avant d'être brûlés vifs. " explique l’inconnue en lui montrant de sa corne une direction, vers le bas en effet.
Le cœur de Vaillant est rempli de reconnaissance envers cette inconnue qui ne semble pas à l’aise, mais pourtant est venue vers lui et non contente de lui indiquer un chemin à prendre pour sortir de cette situation et ce lieu, utilise déjà un pronom indéfini neutre indiquant qu’elle va au moins l’accompagner hors du cratère.
“ Merci beaucoup de votre aide. “ commence Vaillant, son sourire s’étant un peu affaibli pour laisser place à un délicat sourire de contentement.
Vaillant est heureux d’avoir une direction (loin de ce cratère) et un peu de compagnie, quand bien même l’inconnue ne semble pas plus que lui savoir comment il est arrivé dans la situation actuelle.
Au moins, elle sait comment s’éloigner d’ici, songe Cœur Vaillant en avalant difficilement sa salive.
L’idée de descendre le cratère ne lui dit rien de très bon. Aller vers le magma qui crépite par à-coups sous une étrange croûte de lave durcie ? Nul doute que la chaleur est plus intense au cœur du cratère et son instinct aurait été plutôt de remonter, mais l’explication de licorne frisonne le convainc de la suivre, d’un pas maladroit et pesant, mais cherchant à ne pas trop la ralentir. Pas besoin de rester plus longtemps que nécessaire ici. Il n’est pas le seul à ne pas supporter la chaleur du coin.

“ Cœur Vaillant “ babille-t-il soudainement. “ Je m’appelle Cœur Vaillant. “ Extérieurement, il sourit à l’inconnue, intérieurement, il grimace face à son incompétence sociale à simplement se présenter. Il sait que son cerveau fonctionne au ralenti, mais tout de même, perdre tous ses moyens n’est pas un sentiment qu’il apprécie.
“ Je me suis réveillé ici. “ explique-t-il, pour faire la conversation, mais aussi clarifier sa situation à quelqu’un, parce qu’il a besoin de vocaliser son inconfort. “ Il y a eu ... quelque chose. Je n’ai que des flashs d’images que je n’arrive pas à organiser. Il y a eu quelque chose d’épouvantable. Je n’étais pas seul, je pense. Et ... je me suis réveillé ici. Je n’ai pas de souvenir d’avant, avant l’évènement, de ma vie avant ça, que de vagues impressions de qui je suis. Je pense que quelque chose m’est arrivé ... “ théorise-t-il. Peut-être que la jument aura des informations pour lui ? Et si elle n’a aucune idée de ce qu’il hennit, peut-être qu’une simple conversation lui sera agréable ?
Pendant son explication, son pas est devenu vacillant tant son attention n’était plus focalisée sur sa foulée. Il respire aussi profondément qu’il l’ose sans que cela ne lui cause de tousser à nouveau et reprends un pas un peu plus assuré pour suivre la licorne noire. Sa propre aura se gonfle d’assurance, il va sortir de ce cratère avec l’aide de l’inconnue, boire (oh, oui, boire, gémis son esprit à l’idée même) et se reposer pour remettre ses idées en place. Et peut-être que sur le chemin, il en apprendra plus sur sa compagne de route ou sur les terres qui l'entourent ?

Night owl. Cœur vaillant esquisse un léger sourire, heureux de pouvoir mettre un nom sur celle qui a accepté de l’aider à s’éloigner de ce lieu beaucoup trop chaud et inhospitalier. Vaillant eut une légère pensée pour sa douce toison qui est terne, moite et, pour le plus grand désarroi de l’étalon, très loin des standards qu’il s’est toujours imposés.
C’est ce qui arrive quand on se réveille quelque part sans savoir comment on est arrivé là, digresse Vaillant.

" Vraiment ? C'est un drôle d'endroit pour se réveiller. "
Cela sort Vaillant de ses pérégrinations internes pour le faire éclater de rire. Un rire sans puissance et quelque peu rauque, mais un rire heureux, qui finit par le faire tousser à nouveau. Cœur marqua un temps d’arrêt pour libérer à nouveau ses poumons et se réhydrater comme il le peut la bouche avec une salive pâteuse.
“ Je n’vous le fais pas dire ! “ répond l’étalon une fois de retour près de la croupe de sa guide Night Owl, un sourire fatigué aux lèvres.
" Ah oui ? La pégase que j'avais rencontrée, un peu plus haut, m'avait parlé de cela. Cependant,  je ne peux pas vous aider là-dessus. Il va falloir que vous le trouviez vous-même, moi je suis arrivée ici, par pur hasard. La mémoire devrait sûrement vous revenir. " explique Night Owl.
“ Humm ... “ hésite Cœur Vaillant, digérant la réponse de la licorne noire. D’un côté, un peu déçu qu’elle n’en sache pas plus, mais de l’autre côté, rassuré de savoir qu’elle a un début d’idée de ce qu’il lui est arrivé. Au moins, il ne semble pas être le seul à avoir vécu l’évènement étrange. Vaillant tourne la tête derrière elleux, dans la direction qu’il pense être celle d’où la licorne noire est arrivée.
Vers là-bas, il y a une pégase qui peut m’aider ? Peut-être ? s’interroge Cœur Vaillant, avant de trébucher sur ses propres sabots. Heureusement, il se redresse assez rapidement, sa queue l’aidant à retrouver son équilibre. Regarder vers l’arrière quand tous ses muscles se crispent de déshydratation n’est peut-être, en effet, pas la meilleure idée.
“ Au moins, je sais que je ne suis pas le seul. “ continue Cœur Vaillant, décidant d’ignorer sa maladresse, mais également d’ignorer la petite part de son traître de cerveau qui lui susurre de faire marche arrière pour trouver la fameuse pégase. Oui, Vaillant aimerait plus d’informations, bien sûr, mais ce n’est clairement pas sa priorité. “ Déjà, je pense qu’hydrater mon cerveau m’aidera. “ blague-t-il “ J’ai l’impression d’être une vieille feuille desséchée au bord de la combustion spontanée. “

Il plisse des yeux pour observer devant lui, se demandant où est exactement la fin du cratère.
“ On a encore une petite trotte avant d’arriver au bord. “ jauge Cœur Vaillant. Il est pour un instant démoralisé, la marche lui semblant impossible dans son état et il souffle un long moment, avant de se ressaisir. Il sortira ! Il ne s’appelle pas Cœur Vaillant pour rien !

“ Du coup, c’est quel type de hasard qui vous a fait arriver par ici ? “ demande un curieux étalon, toujours prêt à faire la conversation. Et si, pour une fois, il la fait pour se distraire et ne pas être totalement focalisé sur leur destination, eh bien, ça ne regarde que Cœur Vaillant.

Mine de rien, Night Owl apprend plein de choses à Vaillant qui, léthargiquement, organise dans son esprit le peu de connaissance de ce monde qu’il obtient au compte-goutte. Le nom de la pégase qui a vécu le même évènement que lui, le fait que près d’une ruine dont il ignore l’emplacement il y a d’autres chevaux. À une journée de marche. Ce qui n’est pas loin pour un cheval adulte en pleine possession de ses moyens. Ce que n’est décidément pas Cœur Vaillant en ce moment. Peut-être qu’après une ou deux journées de repos il pourra les rejoindre ?
Au moins si Night Owl a aussi comme destination la ruine, il ne sera peut-être pas trop esseulé en arrivant. décide-t-il, avant de se dire qu’avec de la chance, il se remettra rapidement de ce réveil plus que douteux. Parce que Cœur Vaillant n’a aucun doute qu’il se rétablira. Ce n’est pas une grosse déshydratation, un cataclysme ou un cratère qui le fera rejoindre ses ancêtres ! S’il y a une chose que Cœur Vaillant a en extrême quantité, c’est sa détermination.

“ Oui, et on ferait mieux de poursuivre, même si c'est loin d'être évident. Je suis parti de chez moi et j'ai voyagé jusqu'à temps, que je tombe ici. Je ne sais pas trop, quelque chose me disait de continuer dans une seule direction et je suis arrivée ici. Puis, par ailleurs, quand on sera sorti d'ici, je vais trouver des plantes qui vont vous aider, car ici-bas, il n'y a rien qui pousse, sur un volcan “
Quelque chose qui l’a poussée à continuer, hein ? Cœur Vaillant échappe une bulle de nostalgie, un cocon de souvenirs lointains qui sont certes indistincts, mais l’enrobe de douceur, du souvenir d’une enfance heureuse. Ce n’est pas un flash de souvenir, mais plutôt des souvenirs qui reviennent en flânant. En tout cas, la licorne alezane a dans le cœur le sourire de sa mère, le rire de son père. Il a leurs noms sur le bout de la langue, il en est certain, mais impossible d’extraire l’information de son cerveau. Ce sentiment est puissant, ancré dans le plus profond de l’être de Cœur Vaillant et peut-être que si Night Owl est ouverte aux auras émanant de l’étalon, peut-être qu’elle ressentira cette joie édulcorée d’un poulain heureux et aimé.
Au milieu de ces sentiments retrouvés, Vaillant sait que c’est l’aveu de Night Owl de voyager sans destination précise qui lui a réveillé tout cela. Une part de son esprit a associé Night Owl aux parents de l’étalon : des esprits libres, voyageant au gré des hasards et peut-être, d’un fort instinct d’exploration.
“ J’apprécie grandement votre aide et votre savoir. “ remercie Cœur Vaillant humblement, émue de la compassion de la licorne noire. Non-comptant de l’aider à quitter ce maudit cratère et de lui fournir toutes les informations qu’elle possède, elle prévoit de l’aider un peu plus longtemps ! Avec des plantes. Vaillant n’y connait rien en plante, sinon dans un but de se nourrir ou savoir reconnaître si une plante est jolie ou non. Vaillant adore les fleurs. Ceci étant dit, leur vertu médicinale ? Nada, l’étalon n’y connait absolument rien et serait bien incapable de s’en servir.

" Bon, descendons, encore un peu, il fera moins chaud, plus bas. "
L’étalon pose un sabot après l’autre et maintenant que son avant-main est plus basse que son postérieur, son allure devient un peu plus hésitante et plus gauche qu’auparavant, mais doucement, mètre par mètre, la chaleur se fait moins intense. En tout cas, autour d’elleux, le sol est moins luisant et semble plus stable. Ce n’est pas encore la stabilité d’un vrai sol, ielles sont encore sur de la roche magmatique, mais ce n’est plus une épaisse couche de magma sec. Rien que pour cela, Cœur Vaillant a envie de pleurer de soulagement. Doucement, mais sûrement, ielles s’éloignent du cœur du cratère et bientôt, du cratère même.
Hasardeusement, Cœur Vaillant suit Night Owl.
“ Vous vous y connaissez beaucoup en plantes ? Pure curiosité, je vous fais entièrement confiance sur la question. De mon côté, je suis à peine capable de différencier une ronce d’un trèfle. “ plaisante l’étalon, juste pour réentendre le rire de la jument. Vaillant aime rendre heureux les chevaux autour de lui et après tout, Night Owl l’aide, la moindre des choses serait de la rendre heureuse, non ? Ce n’est pas comme s’il pouvait la régaler d’une légende d’un monde lointain en remerciement  :  Vaillant n’est pas en état de conter quoi que ce soit.

(D'accord )
Alors, je continuais de descendre le cratère avec l'étalon alezan. Pendant que je descendais, en faisant attention, où je posais les sabots. Quelque chose, qui ne n'appartenait pas, dans mes souvenirs familiaux, cela l'avait distraite, alors je manquais de perdre l'équilibre. Je me retiens juste à temps. J'avais senti de l'amour, de l'amour qu'un cheval portait à ses parents. Je semblais comme entendre le rire d'un mâle et la douceur d'une mère. Cela me déstabilisait, car moi je n'avais pas vécu ça avec mes parents. Sans que je puisse les retenir, quelques larmes avaient coulées, sur mes ganaches. Cependant, j'ignorais d'où ça venait, mais cela s'était produit, seulement avec cet étalon. Est-ce que cela était comme un don? Il me disait qu'il appréciait mon aide et mon savoir. Je lui souriais.

"Cela me fait plaisir. "

Alors, on continuait de descendre et je voyais une plaine dans le bas, avec des roches plates. D'ici quelques minutes, on sera tout en bas du cratère. Je souriais, encore, on se rapprochait du but.

" Regardez! D'ici quelques minutes, nous allons être en bas, complètement. "

Par la suite, Coeur Vaillant, me demandait si je m'y connaissais en plante. J'hochais la tête, oui je savais quelles plantes étaient bonnes pour une telle chose ainsi de suite. Il disait que c'était par curiosité et qu'il me faisait entièrement confiance sur la question. Il disait que de son côté, il avait de la misère à différencier, une ronce et d'une plante, plaisantait-t-il. Alors, je riais, puis ensuite, je lui dis.

"Pour répondre à ta question, oui. Depuis toute petite, je suis capable de trouver les plantes, pour toutes sortes de choses, des remèdes, lesquelles on peut manger et celles qui sont dangereuses. Je les connais toutes. C'est un automatisme chez moi. Pour votre toux à cause de l'inhalation de la fumée, je vais avoir besoin de la bourrache, pour t'aider à aller mieux. Je sais la reconnaître et comment je dois te la donner."

Les mouvements de Cœur Vaillant étaient devenus mécaniques. Antérieur droit, postérieur gauche, antérieur gauche, postérieur gauche ; un enchaînement de mouvement répété, encore et encore. Motivé par le fait, qu’enfin, ielles étaient en train de descendre. L’air sent toujours l’œuf putréfié, mais Vaillant pense qu’il arrive enfin à respirer. Pas par petite bouffée d’air nécessaire à son mouvement, mais de vraie goulée d’air. Ses poumons brûlants le remercient. Ce n’est pas de l’air frais, l’air est encore chargé d’odeurs inquiétantes et est beaucoup trop chaud, mais c’est amplement mieux. S’il en était capable Vaillant partirait bien au galop vers les teintes moins marrons qu’il a devant les yeux.
Quel miracle d’être tombé sur Night Owl ! Ou plutôt, qu’elle lui soit tombée dessus.
L’étalon alezan secoue la tête, tentant de voir. Quelle peine pour lui que de ne voir que flou depuis son réveil. Enfin, il a eu quelques bribes de netteté, mais cela lui demande beaucoup trop de concentration. Il profite pour le moment de la vision de Night Owl et se concentre sur ses sabots. Ce n’est pas vraiment le moment idéal pour chuter.

" Pour répondre à ta question, oui. Depuis toute petite, je suis capable de trouver les plantes, pour toutes sortes de choses, des remèdes, lesquelles on peut manger et celles qui sont dangereuses. Je les connais toutes. C'est un automatisme chez moi. Pour votre toux à cause de l'inhalation de la fumée, je vais avoir besoin de la bourrache, pour t'aider à aller mieux. Je sais la reconnaître et comment je dois te la donner. "
Cœur Vaillant ne peut que sourire, après l’avoir fait rire une seconde fois.
“ C’est un don fort utile dans ce vaste monde. “ se contente-t-il de complimenter sobrement. Quelque chose lui chatouille l’esprit. Quelque chose en rapport avec de la bourrache et une dénommée Euphrosyne ? Une légende, peut-être ? Cœur est convaincu qu’il connaît une pléthore de contes.
“ Je suis sûr que ça doit sauver pas mal de situations, non ? Si on peut soigner plus facilement, ça veut dire des blessures qui traînent moins longtemps. Moins de maladies peut-être ? Vous devez être populaire, non ? “ demande-t-il, curieux. “ Oh. Peut-être que vous pouvez me tutoyer ? On a déjà fait une petite trotte ensemble et on semble partie pour une autre petite trotte. “

( D'accord ça me va. Je vais aller, le créer))

Par la suite, je continuais de marcher avec l'étalon, puis il me disait que cela devait être un don, fort utile. J'acquiesçais, puis je lui dis.

"Oui."

Alors, on poursuivit, puis on arrivait devant, une plaine rocheuse qu'on devait traverser, encore. On pouvait constater qu'on approchait du but, on voyait du vert. Je l'écoutais, puis je lui disais que j'étais d'accord. Par la suite, il me demandait si on pouvait se tutoyer.

"Je suis d'accord. Cela va aller mieux en se tutoyant."

Alors, je lui souris, puis nous étions rendus sur la plaine rocheuse et plus loin, on tombait sur du vert.

(Je vais aller créer le sujet)