Sache que je suis morsure, sans aboiement (crocs du loup)

Higget sourit pleinement à Kelfeu qui est parfaitement réveillée, maintenant debout à ses côtés.
“ Coucou toi ! “ lae salue-t-elle également, avant de caresser rapidement du bout du nez son épaule de façon affectueuse.
La fourrure de Kelfeu est ... douce. Et épaisse. Rien à voir avec le poil d’hiver des équidés et Higget a très envie d’y fourrer sa tête toute entière et de confondre la jument avec un chaton, voir ne plus se décoller d’elle pour l’hiver. Heureusement, Higget ne fait rien de tout ça et retourne à sa contemplation du paysage sans soucis.
Le coin est saisissant de beauté sous le lever du soleil et même si pour le moment Higget n’a pas vu de paysage désagréable sur ce territoire, c’est un paysage qui l’émeut. Il faut dire que les levers de soleil ça a toujours quelque chose de magique, ce renouveau de la nature et de la vie. Higget n’arrive pas véritablement à quitter le spectacle des yeux, souhaitant s’en imprégner tant que le soleil colore le monde de teinte rosée.

Medrawt de son côté ignore le paysage pour observer les deux équidés discuter.

À la question de Kelfeu, Higget réfléchit très fort quelques instants.
“ Aucune idée. Avec Medrawt on explorait surtout avant de te rencontrer. Il a pas encore trouvé son envie de s’installer quelque part. “ explique sommairement lae zèbre en haussant des ailes. En vérité, il doute que Medrawt trouve par lui-même un endroit où il veut vivre, préférant suivre Higget pour le moment. Et iel est ravi-e de ce fait, vu qu’elle souhaite voir évoluer Medrawt et l’aider à se découvrir. Iel est déjà ravi-e de voir que Medrawt a vu son attitude s’adoucir au contact avec Kelfeu et le voir se faire de son propre choix sa première amie.
“ Il y a quelque chose que tu aimerais faire toi ? On pourrait t’accompagner faire ça. Ou alors, on peut explorer ce territoire ensemble ! “ propose Higget, avant de regarder Medrawt pour voir son avis.
“ Je vous défendrais quoi qu’il arrive. “ se contente de répondre l’étalon noir qui n’est pas source de proposition et Higget ne peut s’empêcher de le regarder avec l’air de demander “ vraiment ? “.
Medrawt ignore la réaction d’Higget pour regarder tout droit la tête de Kelfeu et attendre sa propre proposition.

” Une excellente journée pour trouver un bon petit déjeuner ! “ se réjouit Higget qui regarde autour d’élui.
Il y a bien la rivière qui passe entre les pics rocheux.
Mais les alentours proches sont peu verdoyants, l’herbe étant un fourrage jaunit digne de l’automne ou d’un jour d’hiver. Ce n’est pas le plus appétissant.
“ Peut-être près de la rivière ? “ demande logiquement lae zèbre.
“ Hum. “ vocalise Medrawt qui est déjà en train d'aviser sur la meilleure façon de retourner vers l’eau.

Monter fut une aventure, malgré ses huit jambes, mais descendre la pente ? Medrawt n’est pas convaincu.
Pourtant il va bien falloir retourner sur le plancher des vaches.
Facile pour Higget : iel n’a qu’à planer jusqu’en bas avec ses ailes.
Medrawt suppose qu’avec son équilibre supérieur aux autres chevaux cela ne devrait pas être trop horrible, mais il s’inquiète pour Kelfeu.
“ Ça va aller ? “ demande-t-il à la jument. “ Pour descendre. “ précise-t-il après un court silence.
Une chute d’aussi haut ne se finirait pas en cri de joie, ça c’est sûr et il s’inquiète que seulement quatre jambes n’offrent pas une descente contrôlée, même avec des griffes.

Higget de son côté a pris son envol et fait le tour du pic pour aviser de la meilleure façon de dévaler pas trop abruptement la pente pour ses ami-e-s.
Si la veille iel avait pu au moins aider à propulser Kelfeu et la pousser un peu, pour la descente iel est bien démuni-e.
“ Je vais pas pouvoir aider, mais je pense que le chemin qu’on a pris hier est le moins abrupt pour descendre. “ propose-t-iel après avoir fini son tour.
“ Je passe devant ? “ propose Medrawt à Kelfeu. Dans sa tête, cela permettrait de la rattraper si jamais elle trébuche, mais même en ça il n’est pas convaincu de pouvoir l’aider.
Sans la regarder ni s’assurer qu’elle le suit, il entame doucement sa descente. Il s’agit plus d’une glissade relativement contrôlée avec sa croupe à presque le sol et ses quatre antérieurs qui l’aide à se ralentir et se diriger qu’autre chose, mais au moins Medrawt peut s’assurer que bien que la descente soit impressionnante, elle est relativement correcte pour Kelfeu.
Il ignore Higget qui vole près d’elleux et semble s’inquiéter si ses mouvements d’ailes chaotiques sont à croire.

Higget rit, un peu nerveusement parce qu’un brin inquiet-e de la situation, mais un rire matinal qui fait du bien aux zygomatiques.
“ Espérons juste que c’est une descente en douceur ! “ s’amuse-t-iel en réponse à Kelfeu.
Du ciel, la situation semble ... précaire.
Medrawt a la tête haute, les antérieurs qui s’agitent et les postérieurs qui glissent. Visuellement, c’est quelque chose. L’air très sérieux, presque digne, de Medrawt n’aide pas à donner un air moins comique à sa posture.
Kelfeu de son côté semble incertaine, malgré son assurance vocalisée quelques instants plus tôt et elle semble hésiter quelques instants, avant de constater que Medrawt est arrivé sans (trop) d’encombre en bas du pic.

Higget se pose délicatement aux côtés de l’étalon pour attendre Kelfeu qui a entamé sa descente avec entrain et, malgré une petite peur, semble assurée de sa capacité à descendre sans encombre.
“ On est en bas pour t’arrêter s’il faut ! “ lance Higget après que la demi-louve soit regrimpée quelque peu pour mieux jauger de sa descente (et sans doute éviter une chute vu qu’elle semblait glisser sur la pente rocheuse).
Medrawt se retourne juste quand Kelfeu annonce de faire attention à un boulet de canon (quand bien même ni Higget ni Medrawt ne comprennent ce qu’elle a voulu dire par là).

L’effet est immédiat : Kelfeu glisse désormais le long du pic, en leur direction ; Higget agite ses ailes en panique tout en poussant des petits cris étranglés et semble prêt à détaler ou prendre son envol pour intercepter la jument ; Medrawt de son côté après un sursaut semble écarter des membres pour faire office de rocher à la réception de Kelfeu.
En plein milieu de sa descente, Higget décolle, plus sous l’adrénaline et la panique que dans une décision consciente et lae voilà qui survole inutilement au-dessus du sol au côté de Medrawt qui semble concentré sur son interception.

Medrawt se retrouve bien rapidement avec une jument contre lui, sa tête presque coincée contre son poitrail. Ce qui laisse confus l’étalon qui est partagé entre le soulagement d’avoir pu être utile et l’embarras d’être si proche de quelqu’un, non pas que cela soit désagréable (la fourrure de Kelfeu est douce), mais ... Il n’en a pas l’habitude.
“ Oui. “ réponds sobrement l’étalon en levant la tête vers Higget, le regard hurlant “ qu’est-ce que je dois faire dans cette situation ? “

Higget de son côté a reposé un postérieur au sol et semble au bord d’une crise d’hystérie, respirant presque bruyamment, mais ayant au moins arrêté de battre des ailes.
“ Tu es en bas. Je pense que mon cœur est allé à la rencontre de mon estomac. “ annonce-t-iel en poussant un énorme soupire et en finissant de se reposer au sol, les membres presque tremblants.
Iel est immensément content-e d’avoir des ailes et de ne pas avoir eut à faire cette descente élui-même : ce fut suffisamment éprouvant pour élui de voir Medrawt et Kelfeu !
Tout-e stressé-e par la situation qu’iel est, iel ignore le regard perdu de Medrawt qui semble prendre une décision qui le surprend lui-même puisqu’il frotte timidement son chanfrein contre l’encolure de la jument avant de s’éloigner fermement de deux pas vers l’arrière : réconfort, mais il prend ses distances.
Medrawt n’est pas le plus affectif des étalons, même si pour Kelfeu et Higget il fait des efforts. Cela est sans doute le quota affectif de sa semaine ainsi entamé.

Higget a le regard perdu sur le pic où Kelfeu a marqué son territoire de ses griffes : c’est impressionnant. Iel ne veut pas avoir un jour affaire à ses griffes de trop près.
Kelfeu annonce cependant son désir d’aller petit-déjeuner et attire l’attention d’Higget.
“ Manger et boire, yep, faisons ça. “ acquiesce lae zèbre qui s’assure du regard que la jument n’a rien avant de fébrilement marcher vers la rivière.
Après toutes ses émotions, iel a besoin de s’hydrater !

Medrawt lui emboîte le pas en une fraction de seconde, mais garde une oreille vers Kelfeu pour s’assurer qu’elle les suit bien.

L’eau est tout aussi claire que dans la forêt rouge.
Ce qui ne devrait pas être une surprise puisqu’il s’agit de la même rivière, mais Higget note ce fait car l’odeur est ... étrange. Ce n’est pas une odeur de rivière limpide. Ce n’est pas une odeur si étrangère à de l’eau, mais lae zèbre est incapable de dire ce que cela lui rappelle et jette un regard vers Medrawt qui a également les naseaux écartées, le regard observant autour d’elleux, sans rien voir.
Higget est tenté-e d’ignorer l’odeur vu qu’elle n’annonce pas un danger et que rien ne semble les menacer, mais une part de son instinct refuse de se calmer. Peut-être un reste d’adrénaline ?

Medrawt semble persuadé qu’il y a quelque chose et se place épaule contre épaule contre Higget, prêt à lae défendre s’il le faut.
Défendre de quoi ?
De la rivière ... ?
Des poissons de la rivière ?
Higget sourit, amusé-e malgré élui et s’arrête devant l’eau, baissant l’encolure pour boire.

Higget, moins méfiant que Medrawt, après s'être assuré-e de ne rien voir dans l'eau, s'apprête à boire.
La réaction de Medrawt est immédiate puisqu'il mord brutalement le toupet de lae zèbre pour tirer sa tête loin de l'eau.
" Doux nez ! C'est de l'eau ! " râle Higget en renâclant pour récupérer sa liberté, fusillant du regard l'étalon qui semble prêt à se battre pour l'empêcher de boire.
Kelfeu sur leurs talons semble curieuse de la réaction anormale de l'étalon.
" Il n'y a rien. " la rassure Higget qui repousse d'une aile et sans force Medrawt qui cherche maintenant à se coller à élui et à Kelfeu tel un poulain non sevré.
" Juste une odeur étrange de l'eau, mais c'est une odeur ... d'eau ? Je saurais pas décrire, mais une odeur d'eau pour de l'eau, même si l'odeur est étrange, c'est normal. Medrawt nous joue juste son numéro de grand stressé de la vie. " explique-t-iel calmement.

Le dit Grand stressé de la vie pousse sensiblement de sa croupe Higget qui souffle et lève les yeux aux ciels et tente d'éloigner de la même façon Kelfeu.
Après avoir jaugé que les deux étaient un peu moins proches de l'eau, le voilà qui renifle étrangement la rivière.
Contrairement à Higget qui a beaucoup voyagé, Medrawt ne reconnait pas du tout l'odeur. Tout ce qu'il sait c'est qu'elle est anormale pour l'endroit.
Fouettant l'air de la queue, les naseaux dilatés, le voilà qui pose un premier sabot sur l'eau, prêt à décamper ou attaquer au moindre danger : personne ne fera de mal aux deux chevaux à qui il a promis sa loyauté, il fera tout pour les protégés, même d'elleux-même.

Sabot après sabot, voilà le grand étalon à huit membres qui se retrouve sur la surface de l'eau, positionné là où il pense que vient l'odeur. Il plisse les yeux contre les reflets du soleil et du ciel, tentant de voir au travers des ondulations de l'eau qu'il cause ce qui dégage cette étrange odeur.
L'eau n'est pas à proprement parler trouble à cet endroit, mais elle n'est pas aussi limpide qu'ailleurs. Il ne discerne rien d'anormal, mais il a également l'impression que quelque chose cloche ...

" On le laisse se calmer et explorer, d'ici deux minutes il se sera calmé et on pourra reprendre une vie normale. " murmure dramatiquement Higget à Kelfeu. " Ça lui prend comme ça des fois, si on l'empêche de se rassurer ça prend plus de temps, c'est plus rapide de le laisser faire. "